Le grand public a découvert Téo Bordenave le 8 mai dernier sur la pelouse d'Armandie à Agen mais notre jeune pilier gauche s'entraîne avec le groupe pro depuis l'été dernier !

Si vous l'aviez manquée dans le journal de match Section-Bayonne, petite session de rattrapage avec l'interview portrait du jeune Téo Bordenave.

Vert et Blanc depuis 2 saisons, le Bigourdan Téo Bordenave a effectué la préparation estivale avec l’équipe professionnelle et il ne l’a plus quittée depuis ! Le jeune pilier gauche de 19 ans a fait sa place et apprend au quotidien sur les spécificités de son poste. Conscient des progrès qu’il lui reste à accomplir, il en reste néanmoins très déterminé sans négliger sa formation professionnelle en parallèle.

Bio express
Téo Bordenave
Né le 10 août 2001 à Bayonne
Âge : 19 ans
Taille : 1.89 m
Poids : 117 kg
Parcours : Ossun (2005-2015), Tarbes (2015-2018), Bayonne (2018-2019), Section (depuis 2019)
Sélections : France U18
Formation : bac pro tourneur-fraiseur, titre professionnel plâtrier-plaquiste (en cours)

itw formation bordenave01

Comment as-tu découvert le rugby ?
Dans ma famille, presque tout le monde a joué au rugby à part ma mère qui a fait du basket. Depuis tout petit je suis dedans, j’allais voir l’équipe Une jouer à Ossun le dimanche… J’ai débuté à 5 ans à Ossun, mon village à côté de Tarbes. Quand tu es petit, s’amuser sur l’herbe en courant après un ballon c’est déjà le bonheur ! C’était sympa d’être avec les copains du village le weekend au rugby.

Quel souvenir gardes-tu de cette époque ?
Ma mère a retrouvé récemment une photo d’un de mes premiers tournois à Bagnères, je n’étais pas très concerné par le ballon à l’époque puisque je ramassais des pâquerettes pour les lui offrir !

En minimes 2e année, tu quittes Ossun pour Tarbes, comment se fait ce changement ?
Jean-Charles Laran (responsable sportif du Stado TPR) m’a contacté avec mon meilleur ami pour rejoindre le club, on avait le même profil. Ça n’a pas été un choix facile à faire car à Ossun c’était mon père qui m’entraînait, j’étais avec tous mes amis. Finalement, j’ai fait le choix de rejoindre Tarbes et on a fait une superbe année, on termine 2e de France au Challenge Groupama. Jusqu’en Crabos 1ère année j’ai joué à Tarbes, j’étais au lycée Lauga à Bayonne au Pôle Espoirs et je rentrais à Tarbes tous les weekends.

Et tu joues à Bayonne pour ta dernière année de Pôle ?
C’est ça ! J’avais de très bons copains qui jouaient à l’Aviron, ils m’avaient déjà contacté à plusieurs reprises, pour ma 2e année Crabos je les rejoins et on fait une demi-finale du Championnat de France.

itw formation bordenave01

Pour finalement rejoindre le Centre de Formation de la Section en 2019…
Tout a été très vite cette année-là, le rugby c’était avant tout pour le plaisir et être avec les copains. Au final, je me retrouve à jouer des phases finales avec les Crabos de Bayonne, je suis sélectionné avec les U18 en équipe de France, beaucoup de portes se sont ouvertes. L’Aviron m’a proposé de rester, j’ai eu quelques propositions et j’étais un peu perdu. J’ai très rapidement été contacté par la Section, Bernard Pontneau, Julien Pierre et le staff de l’époque. Le fait que ça soit à 20 minutes de chez moi, que le club soit bien structuré, la ville, je connaissais quelques joueurs… j’ai choisi de tenter l’aventure à la Section.

Comment se passe ta première saison ?
Elle se passe très bien ! Les infrastructures au Centre Macron sont très chouettes, on côtoie les joueurs pros au quotidien, les entraîneurs au Centre de Formation sont top. Je sens que je progresse rapidement. Mon intégration s’est très bien passée, je connaissais déjà quelques joueurs : Thomas Poulain, Gabriel Souverbie, Dorian Ciosse, Louis Barrère, Paul Jambon, Thibault Debaes… Je suis très vite rentré dans le moule.

Tu fais partie des joueurs du Centre de Formation retenus pour faire la prépa avec les pros, comment accueilles-tu la nouvelle ?
Je l’ai appris en avril dernier, pendant le confinement. J’étais très content, ça montre qu’on compte sur moi et qu’on me fait confiance. On progresse beaucoup plus vite aux côtés de joueurs cadres et internationaux.

Finalement, la prépa, c’est si dur que ça ?
Honnêtement, j’en ai vraiment chié (rires) ! Il faisait très chaud et pour ma première prépa pro il y a eu beaucoup de physique à cause de la réathlétisation suite au confinement. Le premier jour où je suis arrivé, j’ai suivi les « anciens des jeunes » qui faisaient leur 2e ou 3e prépa avec les pros. J’étais un peu perdu par rapport à la routine, les horaires, les lieux de rendez-vous, les réunions… Il fallait très vite intégrer le plan de jeu pour répondre aux attentes sur le terrain aux entraînements. C’était une très bonne expérience qui m’a permis de progresser, j’ai essayé de m’appliquer le plus possible, de prendre tous les conseils qu’on pouvait me donner et de travailler le plus dur possible même si je sais que j’ai encore énormément de progrès à faire.

itw formation bordenave01

En un an avec les pros, à quel niveau as-tu l’impression d’avoir le plus progressé ?
Un peu partout en fait. Sur la mêlée fermée forcément avec un entraîneur comme Thomas Domingo et des joueurs du pack qui donnent beaucoup de conseils et qui m’aident à progresser. Ça met en confiance, surtout que beaucoup de joueurs qui jouent aujourd’hui en TOP 14 avec le club sont issus du Centre de Formation de la Section

Pour un gaucher, avoir Thomas Domingo comme entraîneur, ça doit être un sacré plus ?
Complétement ! Son palmarès et sa carrière parlent d’eux-mêmes. Thomas est un super entraîneur, très à l’écoute et pédagogue avec les jeunes. Il m’a vraiment fait progresser cette saison et je sais que je dois continuer à travailler très dur pour franchir une étape supplémentaire, subir de moins en moins en mêlée et commencer à prendre le dessus.

Tu as toujours joué à gauche ?
Je n’ai joué derrière, c’est sûr mais je suis passé par plusieurs postes devant. Je jouais 8 à Tarbes quand je suis arrivé, en Cadets je jouais soit 8 soit deuxième ligne et pour rentrer au Pôle à Bayonne, Pierre Perez (responsable du Pôle Espoirs de Bayonne et futur Directeur de la Formation de la Section) m’a dit que je devais jouer en 1ère ligne, j’étais d’accord et je lui ai dit que je voulais bien jouer à gauche. Il a acquiescé car c’était à ce poste qu’il imaginait pour moi, du coup je suis rentré au Pôle à Bayonne. Je n’avais pas l’explosivité nécessaire pour jouer 8, je me sens très bien à ce poste de pilier gauche aujourd’hui !

itw formation bordenave01

Quel joueur à ton poste est une source d’inspiration pour toi ?
J’aime beaucoup le pilier gauche du Stade Toulousain Clément Castets, il a une bonne tenue en mêlée, il est hyper-actif dans le jeu, il bouge beaucoup en défense, c’est un peu le pilier auquel j’aimerais ressembler. Il a beaucoup bossé pour gagner sa place.

Comment définirais-tu le poste de pilier ?
C’est un poste avec beaucoup de tâches obscures. De l’extérieur, la mêlée peut paraître assez simple mais c’est une accumulation de détails à régler notamment en première ligne : une liaison, un pied, un bassin… Un pilier aujourd’hui ce n’est pas « je fais ma mêlée et après je marche », il faut enchaîner les tâches, être toujours dans le bon tempo et être performant avec et sans ballon.
Je pense quand même que la mêlée reste l’un des axes forts du poste de pilier, si tu as une bonne tenue en mêlée, tu seras forcément beaucoup plus confiant dans le jeu courant et tu donnes une bonne rampe de lancement à ton équipe.

itw formation bordenave01

Sur le volet plus scolaire, quel est ton parcours et ta formation actuellement ?
Je suis plutôt un manuel, j’ai un bac pro tourneur-fraiseur que j’ai eu l’an passé au CFA de Pau. En ce moment, je réalise un titre professionnel plâtrier-plaquiste, toujours au CFA de Pau. Mon planning tombe plutôt bien car je m’entraîne toute la semaine avec les pros et le mercredi qui est le jour off, je le passe à l’atelier au CFA.

Quelle importance accordes-tu à ce double projet ?
Dans le rugby, on n’est jamais à l’abri d’une blessure et la carrière reste éphémère. Avec mon petit bagage obtenu au CFA, je sais que je pourrai trouver un patron ou même devenir entrepreneur. C’est important d’avoir de quoi rebondir après le rugby.

Quels avantages vois-tu à être intégré au Centre de Formation de la Section ?
Le double projet forcément, au Centre de Formation on s’occupe du rugby et de l’école, ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est top pour des jeunes joueurs comme nous. On bénéficie d’une structure dédiée qui nous accompagne au quotidien et à tous les niveaux, le tout en pouvant s’entraîner avec l’équipe pro mais aussi jouer le weekend avec l’équipe Espoirs.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
D’abord, de continuer à m’entraîner le plus longtemps possible avec les pros pour continuer à progresser un maximum. Ensuite, si j’arrive à gratter une ou deux feuilles de match en Challenge Cup, ça serait top ! J’attends mon tour patiemment, je travaille pour. J’ai été 24e à deux reprises (à Londres et à Castres), ça me montre que le staff me fait confiance et que je dois continuer à bosser pour atteindre l’étage au-dessus.

Photos : Romain Perchicot & Section

footer cdf total parrain